La série d’Atlus achève désormais sa transition vers de nouveaux supports. Après la ressortie de Persona 5 Royal en octobre dernier, avec les deux autres opus annoncés: Persona 3 Portable et Persona 4 Golden.

C’est le dernier cité dont nous allons parler aujourd’hui.

Sachant que son cadet est venu améliorer la formule quelques années après, cet opus vaut-il encore le coup, après sa première version sortie en 2009 sur PS2 ?

Avant même de parcourir les premières minutes de jeu, Persona 4: Golden nous envoie dans la peau d’un lycéen dont on choisit selon notre fantaisie le nom qu’il portera.

A travers une première cinématique, il se dirige vers le lieu où il prendra désormais ses marques: Inaba, un petit village situé en pleine campagne, contrastant avec les environnements urbains qu’il a toujours connus. Mais, là-bas, malgré les apparences, les rues sont loin, très loin, de déborder de quiétude et ce ne sera pas le repos qui primera.

En effet, le protagoniste se retrouve au moment de son arrivée, face à d’étranges événements qui cadenceront son année scolaire et qui ont commencé lorsqu’il a foulé son nouveau lieu de vie. Et bien évidemment, ce sera à lui, et à ses camarades qu’il rencontrera au fur et mesure, de trouver le fin mot de cette histoire pour déjouer les affreux projets qui se combinent.

Recherche de vérité

Avec Persona 4, on n’a pas le même dynamisme. C’est beaucoup plus lent, avec la présence de longueur. Cependant, ce n’est moins une faiblesse qu’une force à mon sens. C’est plus que cohérent si l’on prend en compte cette volonté qu’a le jeu de vouloir retranscrire des scènes de la vie scolaire plus particulièrement et quotidienne. En revanche, il y a comme un manque de profondeur du côté de quelques personnages. Toutefois, ce n’est qu’un détail puisqu’ils restent néanmoins sympathiques, vecteurs d’un humour appréciable et bien écrits.

Malgré tout, le jeu n’aura aucun mal à susciter votre intérêt. D’une part car il séduit par sa variété, présentant ainsi des moments dignes de l’animation japonaise, mais aussi et surtout des éléments de RPG. D’autre part, le titre peut se targuer de posséder des attraits que l’on va expliquer. Premièrement, les sujets qu’il aborde, tournant notamment autour de de l’affirmation de soi et l’acceptation, revêtent en effet une maturité et un certain sérieux non négligeable. Et, ce qui est sans doute le plus estimable, c’est le traitement qui leur est réservé, ils n’arrivent jamais à plomber l’ambiance qui plane globalement. Il y a une véritable maîtrise dans ce domaine.

Ceux qui sont habitués à parcourir des œuvres de ce genre, ne seront pas surpris de voir ces thématiques à forte teneur philosophique, psychologique et sociale considérées de cette manière. Vous serez emportés par la tonalité mystérieuse qui auréole le jeu, poussant ainsi à aller toujours plus loin.

La trame est donc d’une valeur certaine. Mais qu’en est-il du gameplay ? les deux axes qu’il nous présente nous présente une variété qui s’expose sans mal. En faisant alterner les joueurs entre le monde “réel” et un autre “celui de la télé”, Persona essaie d’amoindrir toute espèce de monotonie. C’est d’ailleurs ce dernier qui est le véritable lieu des événements étranges qui se produisent dans la ville, et que l’on vous laissera apercevoir. C’est loin d’être une promenade, là-bas, bien au contraire… Le danger permanent se matérialise sous l’apparence de créatures, les ombres, qui ne vous veulent pas le plus grand bien. Vous les croiserez bien souvent au cours de votre cheminement à travers différents paysages. Vous serez amené à les affronter, dans le genre de la maison, des combats au tour par tour.

Grâce à la présence d’un panel d’attaques assez diversifiées, les affrontements sont assez riches. Évidemment, on aura des banales offensives, mais aussi des spéciales, qui, utilisées à bon escient, peuvent vous ouvrir d’autres horizons. Car, il vous est permis d’avoir un avantage considérable en exploitant la faiblesse d’un de vos adversaires. Par exemple, cela aboutit à envoyer notre héros et ses camarades se défouler de concert sur leurs ennemis ou à la possibilité d’un nouveau tour avec un même personnage. Mais, outre cela, il y a aussi l’existence très appréciable de petits paramètres qui influenceront votre style de jeu. En substance, vous laisse libre de décider si vous voulez avoir la mainmise seulement sur les actions de votre personnage principal ou sur celles du groupe.

Le jeu…

Les combats ouvriront très souvent sur des récompenses, telles que des clés qui pourront être mis à profit pour créer de l’équipement ou d’autres permettant d’ouvrir des coffres révélant des objets de soin. Évidemment, le butin contient également de l’argent, mais il met parfois, en plus de cela, à notre disposition de nouveaux Personae, dont la liste est très bien fournie. On pourra notamment créer un autre être plus puissant en fusionnant des créatures et les changer si besoin au cours d’un affrontement. Si vous n’êtes pas inconnu à cet univers, chose qui ne sera pas nouvelle pour vous et qui aura logiquement une incidence en pleine confrontation sur les dégâts que vous infligerez.

Certains combats pourront poser un vrai souci en termes de difficulté, il faudra donc utiliser toutes ces possibilités de manière judicieuse. Bien sûr, pour les impatients, vous pourrez tout simplement modifier le niveau de difficultés pour passer outre. Autrement, à vous de vous prémunir d’items de soins que l’on trouve dans le monde réel auprès des offices dédiés et d’être attentif aux patterns.

… En vaut la chandelle

C’est à partir de là, justement, ce monde réel, que vous allez en grande partie vous préparer avant de vous immerger dans l’univers parallèle, en faisant des petits boulots pour récupérer de l’argent à utiliser pour acheter de l’équipement, des armes ou en tissant par exemple des liens avec des personnages. Mais attention à ne pas trop s’attarder, Autrement, la partie est finie, parce qu’il existe une limite à ne pas dépasser. Et, à partir de là, vous pourrez soit reprendre à partir d’une sauvegarde que vous aurez faite manuellement au point consacré, soit recommencer l’histoire une semaine avant votre échec. Cette pressante contrainte absolument bienvenue, vous forcera à faire des choix, et a le mérite d’immerger davantage le joueur.

C’est par cet aspect le jeu brille, par cette faculté de concerner directement le joueur.

Le constat initial quand on arrive dans le jeu est qu’il n’est plus tout jeune, et cela se voit aussi bien par un level design épuré que graphiquement. Cependant, le jeu arrive à transmettre une aura indescriptible et artistiquement, c’est quelque chose, proche de la nostalgie, qui arrive à titiller.

La composition musicale arrivera à vous ravir avec ses fortes composantes pop, par son côté mouvementé et enjoué, et ce, même si elle peut être considérée comme répétitive. Mais, qu’importe, ce n’est pas cela qui abattra notre entrain, d’autant que les voix originales, accompagnées de sous-titres en français, seront une source de ravissement supplémentaire.

Le jeu se déroule en mois. Chaque jour, notre héros gagne des attributs, comme du courage, ou encore sa compréhension en fonction de la gestion de son emploi du temps. Ces statistiques sont parfois difficiles à augmenter, car il faudra répondre correctement à des questions pendant les cours.

Persona 4 Golden ajoute aussi son lot de surprise avec des mois supplémentaires. Mais pour en arriver là, il faudra déjà passer des nombreuses heures dans l’histoire principale. Il faudra compter 60 heures de jeu pour découvrir une seule fin. Et comme le jeu propose plusieurs fins, le temps de jeu dépasse très vite les 100 heures rendant le JRPG colossale.

Comme dit plus haut, Persona 4 Golden permet de vivre comme un ado le jour. Et comme un héros la nuit. On enchaîne souvent la même phase de jeu en journée. On débute avec l’école, parfois c’est assez rapide, petit cours, avec une interrogation orale. Quelques dialogues par-ci, par-là, et très vite, on passe au temps libre. Ce temps va permettre de monter ses liens sociaux avec nos différents amis. Il y a de nombreuses façons de prendre du bon temps, balade en ville, restaurant, bar. Il y a aussi quelques activités supplémentaires ou même certains donjons et quêtes secondaires. On ne s’ennuie pas une seconde le temps d’une journée à Inaba, il y a toujours quelque chose à faire dans la ville.

On porte sur l’épaule, la nuit, la cape de héros de la ville, pour suivre le cours de l’histoire dans les donjons les plus dangereux qui se trouvent dans le monde parallèle. Parfois, les donjons sont accessibles le jour. Ce qui permet de profiter comme il se doit, d’une soirée avec ses amis bien méritée.